Avez-vous déjà rêvé ne plus être « dans le monde » ?
Non pas le quitter, mais simplement ne plus en faire partie, subtile différence. Devenir comme spectateur de l’agitation sans plus y participer. Ne plus subir, mais ne plus bénéficier non plus. Presque… disparaître.
L’avez-vous déjà rêvé ?
En ce qui me concerne, c’est un vœu que je fais souvent. Régulièrement, je caresse l’envie de m’évader, de ne plus être connectée, de devenir invisible.
Est-ce de l’indifférence ? Voire du voyeurisme, puisqu’invisible je serais témoin de tant de choses cachées ?
Je ne sais pas. Je ne crois pas.
Je pense plutôt ressourcement. Intense et profond. S’éloigner du quotidien dans son côté le plus « bouffeur d’énergie » pour, justement, retrouver l’énergie vitale.
– Tu n’fais rien, Maman ?
– Mais si je fais quelque chose.
– Tu fais quoi ?
– Je rêve.
– Tu rêves de quoi ?
– De partir sur une île déserte.
Disparaître, ne plus apparaître, être
En catimini, pas en fanfare tel l’enfant prodigue
Manquer, aux autres, les autres. Ou pas.
Tester son entourage mais surtout se tester soi-même. Supporter. Être soulagée ou en souffrance ?
Fermer ses comptes, son téléphone, son ordi. Comme en vacances, mais sans « bonne raison sociale », juste celle que l’on se donne. Les seules valables au final.
Douter : comment faire tourner son entreprise, vendre son livre, garder contact avec ceux qui comptent ?
Créativité, ressources, idées…
Retrouver le temps, du temps. Pour moi, pour eux.
Ne pas renier sa vie, pas du tout. Simplement, la faire évoluer, la voir différemment. Simplifier…
Disparaître, ce n’est pas (forcément) partir. C’est s’ancrer. C’est renoncer aux obligations que l’on se met tout seul, que je me mets toute seule, débordée par mon enthousiasme, emportée par la conviction des autres.
Raisonner en bonheur et pas en argent.
Disparaître sans quitter le monde
Sans quitter ce monde que je ne comprends pas – l’ai-je jamais compris ? Ce monde auquel, finalement, je n’appartiens pas vraiment. Ce monde qui n’est pas le mien, ne le sera jamais. Que je regarde sans me sentir concernée, de peur de me sentir au contraire trop concernée et de me perdre…
Être là et bien là pour ceux qui ont besoin de moi. Vraiment besoin de moi.
Prétention ? Star dans sa tour dorée ? Asociablité maladive ? Comme vous voudrez, peu importe…
Juste… Disparaître du brouhaha que je me suis moi-même créé.
Ne plus être visible, est-ce devenir invisible ?
Je rentre chez moi.
Kenavo.
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Djeffa de Saâkti
11 novembre 2014Merveilleux message ! Quasi évangélique …
Je vais peaufiner ma méditation, grâce à la tienne. MERCI !
(tu vois, je prends des risques, malgré les mises en garde de McAfee ! Je suis trop une ouf !)
Morgane
11 novembre 2014Mais grave une ouf’ !! Quand à l’évangélisme, je dois être inspirée par mon archange Gabrielle 😉 En tout cas ça fait du bien à écrire, à vivre, à appliquer… <3
Joanne Tatham
12 novembre 2014Chaque jour, je « disparais » entre 5 et 40 minutes. Ce sont les minutes les plus précieuses de mes journées.
Les yeux fermés, assise dans mon lit, à mon bureau ou dans le canapé, le monde continue de s’agiter en vain, et moi, je suis ailleurs et en même temps tellement présente…
Présente à l’important, présente à l’essentiel, présente à mon essence.
Disparaitre quelques minutes chaque jour, c’est à la fois le plus beau cadeau que je puisse me faire, et le plus beau cadeau que je puisse faire aux autres.
Ces moments où je ne suis pas là, et en même temps tellement là, plus rien ne m’échappe : ni le temps, ni l’énergie, ni la situation, ni les sons.
On devrait apprendre à l’école à disparaitre un peu chaque jour, pour mieux être présent-e à chaque instant !
Être soi au lieu de paraitre autre.
Merci pour cet article inspirant 🙂
Morgane
12 novembre 2014Merci à toi Joanne, pour ce partage de tes disparitions quotidiennes 🙂 Quelle belle preuve d’amour pour soi-même et les autres… Voici un lien vers un autre de mes billets qui pourrait t’intéresser : https://www.canardalorange.com/a-contretemps/
A très bientôt !
ET puis celui-là aussi https://www.canardalorange.com/lost-in-suspension/
Denis Gentile
14 novembre 2014entièrement d’accord avec Djeffa, j’ai moi aussi ressenti quelque chose d’évangélique 🙂
Sinon, je crois qu’on est toujours visible, même si on est moins présent. On disparaît pour certains mais pour ceux qui vous suivent on ne disparaît pas vraiment. C’est comme un chanteur qui ne publie pas d’albums pendant 5 ans ou qui ne passent pas à la télé. Pour beaucoup, il n’existe plus. En revanche, ceux qui l’apprécient et ses fans, il est toujours bien présent dans leur vie.
Morgane
14 novembre 2014Absolument Denis !
lau
19 novembre 2014Partir ou fuir ?
J’ai l’impression que nous sommes nombreuses (x) à ne plus se sentir à l’aise dans cette société. Superficielle, sans grand intérêt, anxiogène, destructrice j’en passe et des meilleurs…
Il y a des moments où on a envie de se battre pour changer ce monde, où on se bat, où on se rend compte de notre impuissance, où on a envie de partir, où on n’a plus envie de rien. Et comme l’humain n’a pas de mémoire et disons le un peu con, eh bien on recommence la boucle infernale. On y croit à nouveau, etc.
Morgane
21 mars 2015Comment, un commentaire auquel je n’ai pas répondu ? Tss tss tss… Boucle infernale ou peut-être simplement destin de l’humanité. En gros, j’en sais rien 🙂