Ce matin-là, il faisait beau.
Je m’en souviens car on attendait l’été depuis longtemps. C’était le 22 juin 2016. Quelque part entre 7h30 et 10h, mon site a disparu dans le triangle des Bermudes du web.
Écran blanc.
Oh non… Pas encore…
Car 4 mois auparavant (c’était un 29 février, oui, j’ai la mémoire des dates !), j’avais eu à peu près le même problème. En moins visible : mon site n’avait pas disparu, mais je n’avais plus accès au backoffice (là où tout se passe). Autant dire que pour la blog addict que je suis, c’était une cata !
Ce 29 février, j’étais partie en panique. J’avais demandé de l’aide à la terre entière, hurlé ma rage, stressé, pleuré (ouais, je sais). Quelques jours plus tard, tout était rentré dans l’ordre. Mais déjà, à ce moment-là, une petite voix m’avait susurré à l’oreille : et si…
Et si c’était le signe qu’il était temps de changer ?
Et si tu en profitais pour tout remettre à plat ?
Et si…
Je l’ai entendue cette voix, écoutée même. Mais les solutions qui me sont arrivées ne me convenaient pas complètement.
Alors, le temps a passé. Je n’ai pas oublié. Régulièrement, en ouvrant mon site, j’imaginais le trouver à nouveau « cassé ».
Les 4 mois qui se sont écoulés furent ce qu’il me fallait comme maturation, comme infusion pour trouver immédiatement la réponse ce jour-là.
Ce jour où mon site a de nouveau disparu. Comme pour me dire : ok, meuf, maintenant, tu es prête, alors tu fonces.
Comme par hasard, la veille, j’avais travaillé avec un client sur son identité.
Comme par hasard, j’avais plein de projets qui ne demandaient qu’à prendre leur place et n’y arrivaient pas auparavant.
Alors, ce matin-là, je ne me suis pas énervée. Je n’ai pas rafraîchi comme une folle l’écran en espérant un miracle. Car je savais que c’était une bonne chose qui m’arrivait.
Il y a 4 mois, j’avais flippé. J’avais tout imaginé.
::: Tu n’auras plus de clients (WTF?!?!)…
::: Tu ne pourras plus publier tes articles (ben si, un blog quand on en veut un, on peut)…
::: Tu as perdu tout ton travail (et non, on ne perd jamais « tout ») (et en plus j’en ai profité pour tout sauvegarder, donc bon.)
Que vont penser les autres ? Bon, celle-là, je te rassure, elle n’a pas tenu le choc longtemps, vu que je sais d’expérience que 99,99 % des gens ne verront rien. 95% s’en ficheront, quelques-uns se réjouiront (m’en fous), quelques-uns me soutiendront et attendront patiemment, et avec confiance, mon retour.
Oui, mais… (j’ai une théorie sur les « oui, mais », je t’en parlerai un jour) si quelqu’un voulait bosser avec moi et renonçait parce que je n’ai plus de book (alias mon blog) ?
Bon, bon, bon… Déjà, la majorité de tes clients arrivent par le bouche à oreille, donc ça devrait bien se passer. Tes clients actuels, ils ont autre chose à faire que vérifier chaque jour si tu as pondu un nouveau texte. Quant aux autres… si vraiment ils veulent te trouver, ils y arriveront !!
Que se cache-t-il donc derrière ce « oui, mais » ? D’un problème technique aurais-je déterré un problème plus existentiel ?
Pourquoi la disparition d’un blog me plongeait-elle dans un tel désarroi ? Pourquoi avais-je tellement peur ? En devenant invisible, j’avais l’impression de ne plus exister…
J’étais loin des considérations marketing ou commerciales. Au cœur de l’identité. Bloguer fait partie de mon ADN. Écrire, bien entendu, mais parler au monde également via mon site.
Là, brutalement, je me sentais démunie, impuissante
Et puis, j’ai pris du recul : ton blog, c’est comme si on te prenait ton stylo et ton cahier. Tu en trouveras un autre ! D’ailleurs, comme c’est étrange, tu en as déjà un autre. Celui de Book in web ! Solution intermédiaire et passagère plus que satisfaisante.
Au moment où j’ai réalisé, mon site est revenu, tout était merveilleux dans le plus beau des mondes.
Ce matin-là, je n’ai pas flippé. J’ai compris qu’il était temps. De passer à autre chose. De me remettre à l’ouvrage.
::: J’ai compris que cet emmerdement technique maximal était pour moi une opportunité en or (une chance, une vraie), de me regarder droit dans les yeux et de me poser cette question : que veux-tu VRAIMENT maintenant ?
::: J’ai compris que je venais de passer une grande étape et que j’étais prête pour passer à la suivante.
::: J’ai compris que mes clients, mes lecteurs auront tout à y gagner.
::: J’ai compris que j’allais dire au-revoir à quelque chose, accueillir des nouveautés et même renouer avec des choses que j’avais mises de côté.
J’ai respiré. J’ai sorti mes feutres et une feuille blanche : j’ai dessiné mon futur. Tout s’est mis en place naturellement, en suivant mon instinct le plus profond.
Je sais avec qui je veux travailler. Je sais ce que je veux et surtout pourquoi.
Mylène
24 août 2016Du changement, des décisions, le tout naturellement… c’est chouette !
Morgane
24 août 2016Merci Mylène, ça fuse et ça infuse 😉 😉 😉
Laure
24 août 2016Très interessant comme approche, j’ai eu la même chose cet été avec une histoire d’adresse mail de mon blog qui ne fonctionnait plus… Au bout d’un moment je me suis dit et bien c’est peut être le moment pour faire venir ta news de ton autre site et qu’elle représente officiellement tes deux sites. Et de là est arrivé l’idée suivante : et si tu réunissais tes deux sites ? Depuis ça trotte dans ma tête…
Et j’ai hâte de voir tes transformations 😉 Une belle fin d’été à toi !
Morgane
25 août 2016Ah Laure, je vois TOUT A FAIT de quoi tu veux parler 😉 Merci à toi