Prendre une décision qui va changer toute sa vie. Amour, boulot, famille, maladie, déménagement… peu importe.
Cette décision, c’est seule que vous la prendrez. Pas le choix.
Chaque avis ne sera qu’un murmure de plus dans le bruit assourdissant qui envahit votre cerveau.
Imaginer tous les possibles ne sera qu’une tentative d’oublier que vous ne savez pas de quoi votre futur sera fait. Le pire peut-être, le meilleur, espérez-vous.
Vous savez qu’une fois la machine lancée, rien ne pourra plus l’arrêter. Mais vous savez aussi que ne rien faire serait la moins bonne des solutions.
Vous en parlez à tout le monde, à personne, vous gardez tout, vous savez qui saura vous écouter.
Peu importe, puisque vous êtes seule.
Oh, comme vous aimeriez avoir tout. Plusieurs vies pour tester toutes les options. Mais même ainsi, comment être sûre que votre choix vous mènera où vous pensiez ?
Vous êtes seule, vous avez la trouille, la méga trouille. Même pas besoin de sauter à l’élastique, montagnes russes à domicile.
Vous avez l’impression d’être spectatrice du monde, d’être en mode pause et d’avoir la main qui tremble au moment d’appuyer sur « lecture ». Car vous n’avez aucune idée de ce qui se trouve sur le DVD. Comme souvent, vous êtes à côté. De la plaque, des autres, de votre vie. À contretemps.
Elles sont là, heureusement. Écoutent, lisent, racontent, proposent, rient, pleurent. Avec vous. Pour vous.
Vous avez tout le temps mal au ventre et vous vous sentez seule, tellement seule.
Vous avez pris votre décision. Vous. Personne d’autre. Seule.
Vous sautez.
Vous quittez une vie pour en découvrir une autre.
Fermer une porte, fermer les yeux.
Trembler. Tellement fort que vous ne vous reconnaissez presque plus. Et pourtant, vous vous sentez tellement vous-même…
Vous êtes seule au milieu de votre séisme intérieur. Seule dans l’œil du cyclone. Tout est si calme brusquement, mais vous savez que c’est si trompeur.
Vous savez que vous allez balayer des certitudes, faire tanguer et chavirer des navires qui semblaient insubmersibles.
Vous allez faire du mal et du bien.
Vous écoutez les signes, mais les signes vous submergent.
Vous savez, vous ne savez plus.
Vous avez envie de pleurer, tout le temps.
Vous vous sentez invincible et terriblement vulnérable.
Vous êtes seule, mais ça n’est pas si grave.
Elles sont là. Chaque jour, chaque heure. Elles ne jugent pas.
Vous voulez, vous ne voulez plus. Vous prenez votre temps mais vous savez aussi qu’il est temps.
Vous n’avez pas besoin de sport extrême, votre vie est une aventure à haut risque. Vous n’avez pas besoin d’adrénaline, vous êtes l’adrénaline.
Tout se passe sous la surface, si lisse.
Vous ne pouvez plus rester en mode survie. Vous êtes prête à prendre des baffes.
Vous avez tant de force, tant de faiblesse. Vous voulez tout assumer.
Vous pleurez tous les soirs, vous rêvez au lieu de dormir, vous ne voulez plus de pilote automatique.
Seule, mais responsable. Seule, mais dans l’action. Seule, mais bien entourée.
Souvent, vous avez eu peur. Mais ce que vous ressentez dépasse la peur. Car c’est vous qui décidez. Seule. Personne à blâmer, personne à pourrir, personne à subir.
Juste vous, face à vous-même.
Vous n’êtes pas si seule, puisque vos âmes sœurs sont là, là pour vous. Vous dire qu’elles seront toujours là, quelle que soit votre décision. Car ce n’est pas la décision qui compte pour elles. C’est vous. Vous seule.
Vous avez besoin d’en parler, de l’écrire, de le crier. Pour ne pas sombrer.
Quitter. Tout quitter. Une vie calme. Un bon poste dans une cage dorée. Un engagement de 20 ans. Une ville où l’on a grandi. Un protocole médical trop lourd. Une relation toxique. Le désir d’enfant.
La proie pour l’ombre ?
Croiser les doigts si fort pour que l’ombre se transforme en lumière.
Mais vous êtes la lumière.
All alone
PS : vous conseille la lecture de ce billet inspiré de Marie Grain de sel (et tout son blog par la même occasion)… et de celui de cette badass de Joanne Tatham (et tout son blog par la même occasion).
Morgane
26 mai 2015ouais, carpe diem…
Yubia
26 mai 2015Oh oui on est jamais seule, c’est pas parce qu’on a tout quitté qu’on est seule, les amis sont toujours là <3
Perso j'ai jamais peur de sauter le pas, au contraire, j'aime ces changements 😉 mais c'est après que la solitude m'encercle, quand la situation se calme…Moi peur ? jamais 😀
Morgane
1 juin 2015Ja-Mais !
Morgane
1 juin 2015<3 back
Pauline de Cha'gribouille
2 juin 2015mille mercis pour ce billet qui me conforte dans ce que je suis ma chère Morgane 🙂
Morgane
2 juin 2015Je t’en prie Pauline, bisous
Morgane
12 juin 2015Comme tu dis ! ^_^
Morgane
12 juin 2015Merci Pascale, je sais que tu sais…