Je te connais, toi qui me lis sans rien dire, discrètement, presque en secret.
Je te connais, un peu, car je suis comme toi, beaucoup.
Le beaucoup justement, le très fort, le toujours plus, ça n’est pas forcément ton truc.
Tu préfères l’impressionnisme, les petites touches, les murmures.
Tu préfères l’intime, le rare, le caché même, pourquoi pas.
Tu préfères ce qui reste entre toi et moi.
Tu acceptes de ne pas tout comprendre et que je ne trouve pas forcément les mots pour te convaincre. D’ailleurs, je ne cherche guère à convaincre.
C’est à toi que j’ai envie d’écrire aujourd’hui. C’est avec toi que j’ai envie de converser.
a
a
Il y a un mystère, dans ma vie. Enfin, mystère, plus vraiment.
Je vis avec le même homme depuis plus de 23 ans. Une vie banale, avec quelques crises et beaucoup de miracles.
Lui et moi, vois-tu, on ne se parle presque pas
Il paraît que le secret de longévité du couple, c’est la communication (sous-entendu « se parler »).
Ben merde alors, on n’a rien compris, on fait tout pas bien. Et pourtant.
Il paraît qu’il faut se disputer, dire ce qu’on pense, échanger, partager, se parler, se parler, se parler. Ne rien garder pour soi. Il paraît.
Eh bien nous, moins on se parle, mieux on s’entend.
Moins on se parle, plus on est proches.
Nous ne savions pas qu’il était impossible de s’aimer longtemps sans se parler beaucoup. Alors nous l’avons fait.
Il y a, dans nos silences, tout un monde de connexions que se crée.
Se comprendre, dans un regard, un geste, un sourire.
Savoir ce que pense l’autre, ce qu’il ressent ou, tout du moins, lui donner le droit de penser et de ressentir.
Cet espace sans mots n’est pas facile à apprivoiser.
Ce n’est pas une solution miracle, car certains silences se transforment en mur infranchissable. Limite ténue, microscopique entre connexion et séparation.
Lorsque les mots se font rares, ils se font plus précis mais également plus impactants, pour le meilleur comme pour le pire.
Quand les mots se font rares, ils se font mieux entendre mais pas forcément mieux se comprendre.
Quand les mots se font rares, ils finissent parfois par ne plus êtres entendus du tout…
À nous de trouver notre équilibre.
Avec mes client·es, eh bien, c’est pareil.
Moins on se parle, mieux on s’entend.
Car on s’écrit, car on s’écoute.
Car l’avant et l’après la parole ont souvent plus de puissance et d’influence que la parole elle-même, aussi juste fut-elle.
Car, aussi, je les entends bien mieux lorsque je les lis.
Oh oui, j’entends beaucoup de choses. Des non-dits, des espérances, des secrets, des trouilles, des envies, des mauvaises excuses. J’entends et je peux répondre avec justesse.
Je ne parle pas de mes client·es publiquement, je ne leur demande jamais de témoignage. J’aime que notre travail, notre rencontre, leur appartiennent totalement.
Je ne remets point en cause le pouvoir de la parole, je pense qu’elle doit absolument être libérée, en tous domaines.
Mais j’aimerais dire qu’elle est bien plus multiforme que les sons qui sortent de notre gorge.
Elle peut se faire art, texte, regard, geste, présence, recul. Elle peut se faire éloquence, lorsqu’elle s’allie à la réflexion, l’intuition, l’intelligence.
La parole d’aujourd’hui est partout, elle se fait cris, hurlements, plaintes. Elle me fatigue, me stresse, me perd.
Je préfère l’écriture, celle qui me permet de poser les mots, de transmettre mes idées, de faire exister des émotions, des personnages, des passions.
Celle qui me permet de te parler, si et seulement si tu choisis de m’écouter, de me lire. Et de te dire des choses que je ne pourrais jamais prononcer.
Celle qui m’attend patiemment, dans mes livres, newsletters et blogs préférés, sans jamais s’imposer, sans jamais me contraindre.
Celle qui me met en lien avec mes client·es, mes lecteurs et lectrices. Et leur permet de me dire des choses qu’ils·elles ne pourraient jamais prononcer.
Je choisis donc, aujourd’hui, non pas de ne plus parler, mais de le faire rarement.
L’écriture est le cœur de mon business, j’en suis l’âme, tu en es l’énergie.
La parole ne disparaît pas, elle se met au service de l’écriture.
Ce que je veux proposer, ce sont des ateliers, à suivre en toute autonomie. Des conférences à écouter. Des lettres à recevoir. Des livres et des grimoires. Et une surprise, un truc un peu chelou, que je laisse encore mûrir.
Ce que je veux proposer est un voyage vers le minuscule.
Ce que tu regardes chaque jour sans le voir.
Ce que tu entends sans l’écouter.
Ce que tu ressens sans le comprendre.
Ce que tu reçois sans t’en rendre compte.
Le minuscule, presque impalpable, presque pas grand-chose.
Le silence, bien entendu.
Les petits bruits de notre âme qui alors peuvent s’exprimer.
Cette seconde qui t’appartient vraiment.
Ce mot qui raconte précisément qui tu es.
Cet instant que tu remplis entièrement.
Je ne te promets pas d’aller plus vite, plus loin, plus grand, plus fort.
Je te promets plus de folie intérieure, plus de sérénité, plus de justesse.
Je rêvais d’un business sans marketing, sans communication, presque sans clients. En fait, je ne veux plus faire de business.
Je suis une porte dans un mur infranchissable. Un mur neutre, banal, devant lequel des milliers de gens passent tous les jours sans le voir. Une porte invisible à qui ne sait pas regarder. Une porte dont toi seul·e possède la clé.
Ouvre-moi, si tu veux. Derrière, il y a toi.
a
Carole
5 septembre 2018Merci Morgane !
Je suis sans voix… mais je vibre à te lire….Continue ainsi !
Carole
Morgane
9 septembre 2018merci Carole !