Il y a presque 2 mois, j’ai eu une révélation.
C’est un étrange moment, comme suspendu, où vous comprenez soudainement une vérité profonde de votre être. Où l’univers semble taper du poing sur la table pour vous engueuler et vous dire de commencer (enfin) à vous écouter. Vraiment.
Une révélation, donc. Depuis quelques semaines, je ressentais un malaise dans mes relations aux autres. L’impression de ne plus les comprendre, de ne plus me faire comprendre. Sauf que, comme souvent, ce n’était pas les « autres » qui étaient en cause.
Au détour d’une conversation, j’ai compris que je m’étais perdue, que j’avais oublié de m’écouter. Écouter non pas mes petites envies, mes lubies, mes angoisses. Non. Oublié d’écouter qui je suis. J’étais passée d’une extrême à l’autre, comme pour me prouver que je pouvais y arriver. Sauf que cela ne me ressemblait pas. De l’introvertie presque maladive, j’avais voulu faire une extravertie.
Je souffrais, d’une si douce souffrance, si ténue que je m’obligeais à la nier. Une souffrance indicible, car posée sur des bases invisibles. J’étais prise dans les filets de la nouvelle injonction : OSE ! Je me laissais embarquer en me persuadant toute seule que c’était ce dont j’avais besoin.
Courir après des illusions, après le temps, après la reconnaissance… Courir après des reflets dans un miroir, se perdre dans les comparaisons inutiles et toxiques… Gâcher son énergie vitale en discussions stériles et relations unilatérales…
Pourquoi ? Pour tenter d’exister plus fort, plus haut, plus « plus ».
En vain.
Retrouver l’équilibre. Mon équilibre.
::: Admettre que mon temps n’est pas forcément celui de la société. Que ma pensée, mes opinions, mes goûts, mes besoins vitaux ne sont pas ceux qui sont aujourd’hui valorisés. Que prendre le contre-pied n’est pas forcément une posture ou de la provocation, mais simplement une façon d’être au monde, d’apporter sa pierre. Que nager à contre-courant n’est pas toujours facile, mais peut être source de grande satisfaction.
::: Admettre que la solitude me va bien, qu’elle est source de force et de créativité. Parfois acide, souvent sucrée, elle se savoure et se mérite. Elle n’offre pas ses trésors facilement, d’ailleurs elle ne se dompte pas, elle s’apprivoise seulement… Accepter, savourer le silence et l’absence. Disparaître, parfois.
::: Affirmer ma quête de la liberté. Ne pas me laisser dicter ma vie, des préoccupations les plus quotidiennes aux réflexions les plus philosophiques ou spirituelles. Ne pas me satisfaire de ce qui ne me satisfait pas. Savoir me « contenter » de ce qui me nourrit, m’épanouit.
Qu’importe si je ne suis jamais là où l’on m’attend, si je change d’avis après une décision prise avec enthousiasme et rapidement regrettée. Qu’importe toutes ces phrases assassines qui ne sont que le reflet de ceux qui les émettent. Qu’importe si procrastination et ralentissement sont vus comme paresse et perte de temps.
Jeter dans la cheminée les infos, les to-do listes, les trucs « absolument à voir, à faire, à connaître », la Rolex que je n’aurai jamais, les obligations obligatoires décidées par d’autres, mes journaux intimes, les « ça se fait », les « ça ne se fait pas »…
Vivre à contretemps, c’est parfois vivre hors du temps, suspendue dans une autre réalité. C’est rêver, beaucoup, parfois de façon « troublement » prémonitoire. C’est accepter la violence jouissive de notre mortalité. C’est cueillir le jour, réussir à mettre son cerveau organisateur et analyseur au repos.
Vivre à contretemps, c’est vivre. Tout intensément.
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kj
Djeffa TISSERAND - Saâkti
26 août 2014Enfin TOI ! ?
Je serai ravie de faire ta connaissance, loin des injonctions exterieures et proche de ce que ton coeur te dicte.
Merci d’etre toi <3
Morgane
28 août 2014On se voit quand tu veux 😉
Patricia
26 août 2014Apparemment, une bise légère et sucrée est passée sur certaines de nous pour nous ramener à l’essentiel.
C’est cool tout çà !
Et le contre-courant nommé est parfois le courant dans lequel nous avons à nous laisser portées.
Bienvenue à nouveau chez toi Fée Morgane !
Morgane
28 août 2014Merci Patricia, comme un Poisson dans l’eau, dans ou contre le courant…
Gwenaelle
26 août 2014Just be yourself….
Les autres sont déjà pris… et c’est comme ça qu’on t’aime.
Mais, pour trouver son centre, c’est bien de se confronter à ses extrêmes et à ses limites.
With love!
Morgane
28 août 2014Je tangue, je tangue, le tout étant de ne pas (trop) avoir le mal de mer ! Merci Gwen 🙂
Pascale
27 août 2014Que l’été a fait de jolies choses ! Merci de n’être jamais là où l’on t’attends, et de changer d’avis après une décision prise avec enthousiasme et rapidement regrettée et pour tout le reste… c’est certainement ce qui nous donne la chance de croiser une Mo’ unique et authentique sur notre chemin 😉 !
Morgane
28 août 2014Merci à toi Pascale, tout aussi unique et authentique !
Morgane
28 août 2014Merci Marie-Hélène, en avance, en retard, je ne sais pas. A contretemps 😉
Morgane
28 août 2014Merci Magaly, être troublée, c’est à la fois doux et déstabilisant, non ?
Magaly H
28 août 2014Oui, et j’apprécie cette douce déstabilisation qui, par des mots, des images, des sourires, des regards bienveillants, me remet sur mon chemin, celui de ma Vie, tout en douceur …
Patricia Laager
1 septembre 2014Morgane,
Quel regard bienveillant sur toi et sur le monde ou plutôt l’Univers ;-). Je suis très touchée par la sensibilité qui transpire de cet article.
C’est vrai que nous sommes en perpétuel questionnement avec finalement bien peu de réponse mais dans la mesure, comme tu le dis, où il est vain de toujours chercher à comprendre pour avancer et bien c’est contre toute attente là que l’on avance. Et en effet, cela nécessite d’accepter du coup d’avancer sur son propre chemin et pas celui d’un autre ou des autres. Tant pis pour la Rolex ! C’est bien pour ça que je ne porte plus de montre depuis des années, comme ça pas de désirs inutiles !
Continue de nous éclairer de tes jolis Mots, Mo…
Je t’embrasse
Patricia
Beatrice
7 septembre 2014Juste essentiel…
Morgane
8 septembre 2014Tellement…
Yves
17 septembre 2014J’ai adoré ! Je me suis senti beaucoup plus calme en te lisant. C’était très agréable !
Merci Morgane 🙂
Morgane
17 septembre 2014Merci Yves, tu ne pouvais me faire plus plaisir !
Gwennan
17 septembre 2014Salut Morgane,
Tout texte fait complètement écho… C’est vraiment étrange d’ailleurs cette synchronicité.
J’étais épuisée depuis des mois et j’ai consacré mon été à me reposer avec un programme de remise en forme douce mais volontaire.
Un principe de vie s’est installé : vivre uniquement ce qui répond à mes objectifs, m’apporte du bien être et de l’énergie et me fait plaisir. Tout le reste : out !
Du coup, le rapport au temps n’est plus le même, il est en train de changer même si cela reste fragile.
Une découverte dans ce programme : la sophrologie ! C’est vraiment impressionnant comme ça aide à revenir à soi, à sentir le calme, à se centrer.
Résultat après l’été : j’ai retrouvé ma forme, même si ça reste fragile donc à entretenir.
A contre temps, le temps est pour soi…
Bises !
Morgane
17 septembre 2014Ah Gwennan, ma vie a commencé à changer quand j’ai rencontré la sophrologie. Je n’en fait plus aujourd’hui mais j’en récolte encore et toujours les bénéfices ! Biz 🙂
Christel
1 décembre 2014prendre le temps… Moi qui ai élevé mes enfants avec des je t’aime, mais aussi tellement de » vite vite vite … »
Et puis … Possibilité de reconversion… La sophrologie qui arrive , comme ça …et des remontres virtuelles au gré de Blogs qui apportent un esprit tellement sympa d échanges ..moi qui ai le temps, maintenant… Ou presque…
C est drôle j ai partagé sur FB ce matin un article sur la synchronicité ….et là je me retrouve à lire des commentaires sur cela et sur la SOPHRO…bises
Morgane
1 décembre 2014Merci Chrystel, je ne suis pas surprise par cette synchronicité 🙂
myro
18 décembre 2014Merci pour ce très bel article.
Morgane
7 mars 2015Merci 🙂