Il y a des moments comme ça où les mots ne viennent pas.
Alors que d’habitude on écrit comme on respire, impossible de respirer. Alors que d’habitude, on doit presque se freiner, on cherche frénétiquement un bout de papier et un stylo pour écrire, écrire, écrire, impossible de regarder un clavier sans soupirer.
Il y a des moments où des mots prêts à être publier, on en a plein. Vraiment beaucoup, en fait. Mais… Mais impossible. Brutalement, ce qui était vital devient presque vain.
Des moments où on commence à écrire sur cette incapacité à écrire, paradoxe. Où on espère écrire assez et assez bien pour estimer que ce billet vaudra le coup d’être publié.
Des moments où l’essentiel c’est d’agir et surtout d’envoyer chier ce putain de perfectionnisme qui voudrait nous faire croire que chacun de nos billets devrait être digne du Goncourt. Mais en fait non !
Bloguer, c’est du sport, je l’ai déjà écrit. Et le jour où vous allez faire votre running sans exploser votre record, voire en courant bien moins vite que d’habitude, est-ce que c’est un problème ? Non. Après tout, vous êtes sorti, vous avez bougé, vous avez de quoi être satisfait de vous.
Disons que votre blog c’est pareil. Ce billet, ce n’est certainement pas celui du siècle, mais il est là, il prend vie et c’est tout ce qui compte. Il existe, contrairement à tous ceux qui ne sont et ne seront peut-être que des mots pensés mais jamais écrits…
Comment tu fais toi pour écrire même si les mots ne viennent pas, hein tu fais comment toi ?
Ben moi, je mets mon casque avec des morceaux que j’adore et je commence à me raconter des histoires, jusqu’à l’obsession, parfois, mais ainsi suis-je faite.
Moi, je vous raconte tout ça à ma façon, en espérant qu’à la fin ça fasse un article. Ou pas. Peu importe, en fait, non ?
::: Non, si vous estimez que votre blog doit absolument être totalement et parfaitement PRO.
::: Non, si vous estimez que vos lecteurs n’ont pas à connaître vos états d’âme.
::: Non, si vous préférez ne rien faire que mal faire.
Il y a des moments comme ça où la seule chose sur laquelle vous avez envie d’écrire c’est votre vie, oui, votre petite vie à vous, avec vos malheurs, votre tristesse, votre envie de tout envoyer péter. Ah mais non, pardon, est-ce vraiment le lieu pour en parler ? Je ne sais pas, je m’en fiche un peu en fait.
Et puis, c’est ça qui est bien avec le web : si demain j’ai honte, je peux supprimer en un clic ce billet. Si demain, le soleil brille, je peux le réécrire. Une fois, cent fois, mille fois si je veux.
Ici, je suis chez moi. Ici, je suis libre. Ici, c’est moi qui décide, de mes limites et surtout de tout ce que je m’autorise. Ici, j’emmerde les règles. Ici, j’ai le droit d’être vulgaire. Ici, j’écris pour toi lecteur . Ici, je teste des trucs, si ça marche je suis contente, si ça ne marche pas, je fais autre chose. Ici, j’assume.
Ici, j’ai le droit de publier sans tout mettre bien joli, sans intertitres, sans balise, sans gras, sans couleur. Juste le texte, juste mon flot, mon flow. Et d’y revenir plus tard si j’ai envie. Ou laisser au naturel. Naturel, j’aime bien, en fait.
Je ne sais pas si d’écrire tout ça m’aura débloquée, mais j’ai écrit et c’est tout ce qui compte.
On a parfois du mal à faire pour soi-même ce que l’on sait si bien faire pour les autres. Que dis-je « parfois » ? Souvent… Si souvent…
J’ai ce talent, celui de débloquer : les idées, les envies, les actions, l’écriture… J’ai cette certitude, je veux continuer à y croire. Croire que je peux t’aider à dépasser cette peur. Cette peur de rester bloqué(e) devant la page blanche. Cette peur de prendre un stylo et de commencer à écrire. Cette peur de laisser tes doigts courir sur le clavier comme si tu étais un musicien avec son piano. J’ai envie de croire que de me lire te donne envie à toi aussi de te lancer. Rien à perdre.
665. C’est le nombre de mots que j’ai écrits, moi qui me croyais bloquée. Reste à publier. Je vais publier. Rien à perdre.
Je vais me remettre sur les romans qui m’attendent patiemment. Certains depuis plus d’1 an. Mais l’écriture, c’est pas comme les médicaments, ça ne se périme pas.
Je vais me remettre à écrire, parce que l’écriture au moins, ne me trahit pas.
Je vais me remettre à bloguer, parce que j’en ai envie. Et je vais envoyer chier les voix de la raison et du « faire pro » qui me susurrent que quand même je devrais faire attention à ce que je publie sur mon blog. D’ailleurs, si j’en parle, c’est que je leur donne encore trop d’importance, non ?
Je vais continuer à écrire à la volée, transcription brute de ma pensée, de mes ressentis. Parce que.
Je vais continuer à te dire à toi lecteur, à toi blogueur, que tu as le droit d’aimer, de détester ou de t’en foutre royalement. Que tu as le droit de faire comme moi ou le contraire, ou tout autre chose. Que tu as surtout le droit de faire comme tu veux.
Et que si tu as besoin de moi, eh bien, tu n’as qu’à demander. Je serai là.
Je t’expliquerai le nombre de mots, la ligne éditoriale, le calendrier, les liens internes et externes, les balises, comment faire de chouettes titres ou trouver des idées. Je t’expliquerai à quoi servent les réseaux sociaux et comment bien communiquer. Je t’aiderai à trouver les mots qui vont bien pour dire tout ce que tu as à dire au monde et surtout à tes clients. Je corrigerai les coquilles qui ne manquent jamais de se glisser dans nos textes. Oui, je ferai tout ça si tu me demandes. Mais surtout, je serai là, juste là pour t’écouter. Pour ne pas que tu restes bloqué.
DSIGNED
11 mai 2015Ce billet me rappelle le film « Finding Forrester », quand l’écrivain William Forrester (Sean Connery) conseille au jeune Jamal d’écrire sans réfléchir, au pire, de démarrer en copiant un de ses textes.
J’ai également un peu repris ma plume, et connaît aussi parfois le trop plein d’idées, le dilemme pro/perso (le prossonel comme tu le dis lol), la procrastination, et parfois la page blanche.
Ma vision d’internaute averti et lambda me fait dire qu’une majorité ne lit pas (surtout quand c’est long), mais quand ces textes sont lus, avec ou sans intérêt, c’est déjà une victoire. Un lecteur qui décroche sur le web n’a certainement pas d’état d’âme à ne pas avoir terminé sa lecture, il cliquera sur la petite croix rouge 🙂
Morgane
11 mai 2015Ah ah Dareth, c’est tout à fait ça ! Mais bon, j’ai ma petite armée de lecteurs fidèles, je les chouchoute, je sais qu’ils me lisent car ils me signalent les fautes que j’oublie vu que je ne me relis jamais 😉
DSIGNED
12 mai 2015J’aimerai être comme toi, je me relis peut-être 20 ou 30 fois, et j’arrive toujours à modifier un truc… 🙁
Morgane
12 mai 2015Perfectionniste un jour, perfectionniste toujours (?) 🙂
Morgane
20 mai 2015Une faute ? Quelle faute ? 😀 Merci Anab
Gwenaelle Carré Guyot
15 mai 2015C’est souvent la peur du blocage, ou la peur de la peur elle même qui nous bloque.
En réalité, être vulnérable n’est pas si grave. C’est même une force.
Mieux.
Etre vulnérable et en parler librement, c’est aller vers les autres et souvent les aider.
Ecrire pour faire parfaitement les choses ? A quoi bon?
Ce que les gens recherchent ce sont nos reliefs. Les entreprises lisses qui font du politiquement correct courent les rues. Mo, il n’y en a qu’une.
Et cette Morgane là, moi je l’aime. Parce que même quand je la conseille, sa liberté me pousse à m’aligner sur mes propres rêves.
Bravo et merci.
Morgane
20 mai 2015^_^ (peux pas dire mieux)
Chavenon Virginie
19 mai 2015En fait, même quand tu écris sur tes blocages, c’est tellement fluide! ^_^
T’es géniale. Tu n’as pas peur d’écrire sur ce qui pourrait être pris par certains pros pour des faiblesses, mais qui n’en sont tellement pas. J’adore te lire. Avec ou sans blocages. Alors continue je t’en supplie!
Morgane
20 mai 2015Bon, si tu supplies, j’accepte. En toute modestie, bien entendu ^^
Elodie
29 juillet 2015C’est intéressant et un sujet qui concerne pas mal de blogueurs je pense. En tout cas, je me sens concernée. Il y a des jours, ça coule comme de l’eau de source puis d’autres, l’envie est là, elle crie, elle a envie de s’exprimer mais rien…alors je commence à tapoter sur mon clavier. Une phrase, puis deux, puis trois….et je finis par un pavé qu’il faut que je segmente….
Morgane
29 juillet 2015Oui Elodie, comme quoi l’action mène à l’action (pensée philosophique du jour !!). Merci pour ton témoignage ^^
Nicole
31 juillet 2015Très bien vu, tout aussi bien dit. Je partage avec plaisir !
(c’est ma toute première visite chez toi, on s’y sent bien, c’est chouette ^^)
Morgane
31 juillet 2015Ah, merci Nicole ! ^^