Vraiment, je ne sais pas ce qu’il s’est passé.
J’étais partie courir, un dimanche après-midi, pas très loin, pas très vite, pas très longtemps.
Et je suis rentrée avec l’envie irrépressible de créer une nouvelle marque. L’envie également, plus diffuse, de dire adieu à celle qui m’accompagne depuis bientôt 7 ans.
7 ans. La fin d’un cycle.
Cette envie m’est tombée dessus, comme une évidence. Elle me tournait autour depuis longtemps, je m’en rends bien compte à présent.
J’ai toujours eu la passion des mots, rien de bien neuf, j’ai aussi celle des marques. À ce jour, j’en ai quand même déposé 5 ! J’ai acheté encore plus de noms de domaine (une bonne vingtaine)… Quant à mon carnet, il contient bien d’autres trésors qui trouveront peut-être un jour leur place dans ma foisonnante vie d’artiste et de sorcière épistolière.
La première de ces marques fut Mo’ pour mots.
Une évidence, pas un coup de foudre.
Elle était là, voilà tout. Elle habille mon activité depuis octobre 2010. Les mots et Mo’, les mots et moi, Mo’ pour trouver les mots. Parfaitement juste, à ce moment-là.
À la naissance de mes premiers livres, je m’y suis sentie à l’étroit, comment faire le lien entre mon entreprise et mon art ? Le lien, c’était moi. Mon site devint alors www.morganesifantus.com, mon entreprise restait Mo’ pour mots mais de manière plus cachée. Je ne compte d’ailleurs plus le nombre de fois où j’ai oublié de la mentionner dans mes présentations ! Je crois que je traversais une crise « d’auto-centrisme » aigüe 🙂
En 2015, naissait dans mon esprit une idée folle : créer une plateforme d’édition en ligne. Là aussi, une évidence : elle s’appellerait Book in web. La grossesse et l’accouchement s’avèrent plus long que je ne l’espérais, mais patience et persévérance sont deux qualités que je possède. Le bébé verra le jour, c’est certain.
Dans la foulée, naissaient Quantika, pour accompagner le développement de mes ateliers à Lyon, puis Plumes de sorcières, ma société d’édition. Toutes ces marques vivaient, et vivent encore, leur vie en harmonie et complémentarité avec Mo’ pour mots.
Mais quelque chose ne me convenait plus. Depuis quelques mois, je ne ressentais plus le besoin ou l’envie d’utiliser mon patronyme pour nommer mon site. Je ne me voyais pas non plus revenir à Mo’ pour mots, trop réducteur et surtout trop centré sur moi…
Bien entendu, je suis toujours là et les mots sont, plus que jamais, mes outils, mes trésors, mes baguettes (presque) magiques. Bien entendu, je continue à écrire. Mais mon métier a évolué en profondeur.
Je n’écris plus à la place des autres depuis maintenant plusieurs années. Plus de rédaction ou de storytelling au sens strict du terme. Aujourd’hui, j’accompagne, je guide, je pose un million de questions, j’envoie des Correspondances, j’enseigne, j’écris des articles, des épistolaires, des livres… Aujourd’hui, j’amène mes clients et mes étudiants à écrire par eux-mêmes, à apprivoiser les mots. Je les aide à révéler leur identité, à trouver leur(s) marque(s), leur justesse.
Utiliser « Morgane Sifantus » comme nom de site n’était plus juste pour moi. J’aime mon prénom (vraiment beaucoup), j’aime mon nom. J’aime qu’ils soient un peu bizarres, hors normes. J’aime être la seule sur Terre à m’appeler ainsi :). Mais je ne les ai pas choisis.
Utiliser « Mo’ pour mots » n’est pas juste non plus, j’aurais l’impression de me limiter.
Je voulais une marque complètement moi,
sans moi dedans.
Une marque que personne d’autre que moi n’aurait pu imaginer. Non pas parce que je suis la meilleure, mais parce qu’elle me correspondait à 100%. Une marque un peu mystérieuse, que l’on ne peut comprendre que si l’on a les clés. Une marque qui raconte une histoire, qui condense l’aventure de ma vie, de ma passion créative et de mon activité professionnelle.
Je voulais une marque qui n’ait aucun sens dans l’absolu. Et qui prend tout son sens parce qu’elle me représente.
Elle représente ce que je veux offrir à mes clients, ce qu’ils sont aussi de manière profonde, même s’ils ne le savent pas toujours.
Je voulais une marque qui révèle mon identité
Une marque qui parle à l’âme de ceux qui seront amenés à travailler avec moi. Une marque dont on puisse dire : personne d’autre que toi n’aurait pu avoir cette idée là. Ambitieux ? Ça tombe bien, mon intention 2017, c’était l’humilité ambitieuse.
Mais revenons à ce fameux dimanche, il y a quelques mois. Rentrée surexcitée par mon idée, mon envie. Et pourtant, je m’étais trompée. Car l’idée de marque qui m’était venue n’était pas la bonne. Je le sentais, j’en ai parlé aux badass, les filles de mon gang, euh de mon mastermind.
En discutant avec elles, pour rigoler (ah ah ah), je leur fais la liste de différents noms que je garde précieusement dans mon carnet à idées folles. Une talented girl l’a lu et a su : là voilà, ta marque.
Je me suis sentie comme ce couple qui découvre qu’il est amoureux alors que tout le monde le savait depuis des mois. Mais oui, bien sûr, bien entendu !!!! J’ai su que c’était la bonne, car je n’avais plus besoin d’aucune validation extérieure.
À partir de ce moment-là, tout s’est déroulé naturellement. Déposer le nom à l’INPI, acheter les noms de domaine, lancer la création du logo, la refonte complète de mon blog…
Jusqu’au jour où… j’ai commencé à douter. Oh, pas de ma nouvelle marque, non pas du tout. Je me suis mise à flipper d’abandonner l’ancienne. Abandonner une histoire, un nom, des investissements… putain que c’est dur.
Abandonner Mo’ pour mots.
Tout à coup, cela me semblait impossible. La peur, toutes les peurs apparaissaient : personne ne comprendra, tu perdras tous tes clients, on n’arrive pas à te suivre, c’est complètement irrationnel… Alors, j’ai fait la seule chose qui fonctionne sur moi : j’ai fait une pause. Comme par hasard, cette crise est arrivée juste avant mon départ en vacances.
Comme par hasard… Vacances qui ont balayé tous mes doutes en m’extrayant de mon quotidien et de mes pensées tournoyantes.
En rentrant, j’ai commencé à en parler autour de moi. Pour me tester, pour ressentir pleinement mes sensations.
J’aime cette folie. J’aime sentir ma passion, les vibrations de mon âme quand je parle de Canard à l’orange. Car oui, cette nouvelle marque, c’est Canard à l’orange.
Ou plutôt mon nouveau blog.
Car, finalement, au moment où je n’y croyais plus, la solution, ma solution, s’est imposée à moi : je suis, je porte mon entreprise. Je n’ai pas besoin d’une marque pour faire du business. « Je » suffit :).
En revanche, mes mots ont besoin d’une maison bien à eux. Je suis heureuse d’écrire dans un canard à nouveau, le mien. Écrire pour toi qui me lis, merci !
J’ai également décidé de conserver Mo’ pour mots, qui sera désormais le nom de mon accompagnement en recherche créative. Car il fait totalement sens que je l’utilise lorsque je mets mon talent, ma créativité, mon intuition et mon expérience pour t’aider à trouver ta marque, ta signature, tes propres mots.
Changer de marque, changer de site
m’ont permis de me retrouver.
Pénélope
17 octobre 2017J’ai beaucoup de plaisir à goûter à ton canard.
Morgane
19 octobre 2017Merci chère Pénélope !
Camille Dewoods
30 octobre 2017J’aime beaucoup. Original et pétillant…et le logo est très joli !
Morgane
31 octobre 2017merciiii <3
Nana fafo
6 novembre 2017Félicitations pour cette nouvelle recette ! et merci pour le mail du tome II … ça tombe à pic pendant mes vacances et comme à chaque fois : une histoire de signes… La plume de ton canard est toujours aussi agréable. Je me pose aussi ce type de questions… si je transférais tout sous nana fafo, j’ai crée un site wix, un nouveau logo, un nouveau concept pour partager des histoires, des signes, des créations… mais c’est encore trop tôt… le plan était 2018, alors attendons encore car il manque un ingrédient : le temps de finir de s’installer dans cette maison et des déblocages intérieurs sur mon rapport à vivre de ses créations (oui ça peut être un vrai travail rémunérateur ! enfin ça, l’avenir nous le dira, et même si ça ne le devient pas, je prends tellement de plaisir à faire ce que je fais, que ça peut rester un loisir, ce sera bien aussi) . Déguste bien chaque bouchée de ta nouvelle aventure, c’est un bien beau projet. Nadya
Morgane
6 novembre 2017Je te souhaite une créativité de folie et de l’argent pour couronner le tout Nadya ! Merci 🙂