Je sais pas toi, mais moi, je n’en peux plus.
Je n’en peux plus de me mettre la pression toute seule. De vouloir toujours en faire plus, plus, plus. Même l’injonction du « moins, mais mieux » est limite pénible.
En fait, je n’en peux plus du monde extérieur. De l’idée que je me fais du monde extérieur.
Il faut méditer. Oui, mais moi ça me gonfle de méditer.
Il faut de la pleine conscience. Moi, je veux juste glandouiller.
Je n’en peux plus de l’argent, ce putain d’argent qui t’emmerde la vie, que tu en aies un peu, beaucoup, pas du tout.
Je mange mes ongles compulsivement. Moins pire que de me mettre à fumer ou me bourrer la gueule tous les vendredis soirs.
Je regarde ma to-do-list et j’ai envie de la brûler. Si je la brûle, j’angoisse. J’en ai ras la patate de mes paradoxes.
Je relis les billets très intelligents où j’explique des choses très intelligentes et j’ai envie de me dire « va chier ».
Je perds pieds, je me prends les pieds dans le tapis. Je voudrais ne penser à rien, car c’est peut-être ça le bonheur, ne penser à rien de particulier.
J’en ai marre de devoir être géniale et talentueuse, pour mes client·es, mes lecteurs·rices. Je veux être médiocre, un peu nulle. C’est pas bien de dire qu’on est nulle, personne n’est nul, tout le monde a un talent. Fuck les talents, je veux juste dormir et mater des séries en mangeant des chocolats.
J’ai pas envie d’être pro, la pro attitude me gonfle.
J’ai pas envie d’inspirer qui que ce soit, rien que le mot « inspiration » me fait lever les yeux au ciel.
J’ai pas envie de perfection, de photo bien léchée, de choix exigeants, de précision. Je veux être vulgaire, bitch.
J’en ai marre de réfléchir à ce que je fais/dis/pense/écris. Je veux être hyperactive et spontanée comme une sale gosse.
Je me fous bien des actus, j’ai plus envie de t’écouter, Monde bruyant. On dirait que je serais grave égoïste et égocentrique.
J’ai plus envie d’être créative, en ce moment. Regarde un peu le niveau de ce que j’écris, ça vole vraiment pas haut !
J’ai pas envie qu’on me demande de l’aide, juste envie de répondre : démerde-toi, j’te jure, ça va bien se passer.
C’est quoi l’idée derrière tout ça ? Tu attends une super parabole, une morale inspirante et divine ?
Y en a pas. Fuck.
Bisous
PS : si tu me cherches, je suis au Parc de la Tête d’Or.
Sabrina
3 juin 2018Désolée mais j’ai adoré! Tu parles un peu de moi! Fuck
A quand mon compte de fée, put%#n
Morgane
4 juin 2018Ah ah ah, ne sois pas désolée bordel de merde ^^