Depuis longtemps, j’avais envie d’interviewer des blogueuses un peu (beaucoup) folles, juste pour le plaisir de lire leurs réponses à mes questions barrées.
Et voilà que ma première blogueuse est un blogueur. Lovely.
Voici donc Yves Bonis, consultant en communication et marketing, s’il faut « nommer » son métier.
Es-tu folle ? (Ou fou, si tu es un homme, mais n’ergotons pas)
Je suis fou au point d’oser faire bouger ta question. Tout le monde est fou, je crois. On a tous une part de folie non dangereuse. Une part de belle folie créatrice, drôle, enjouée, énergique, bondissante, artistique. C’est ce que j’aime chez les gens, d’ailleurs.
Seulement, elle est souvent étouffée, reniée, parce qu’elle fait du bruit. Parce qu’elle remue. Parce qu’elle casse des trucs et qu’elle est illogique parfois. Parce qu’elle salit, parce qu’elle bouscule, qu’elle est impulsive, spontanée et incroyablement puissante.
Parce qu’elle attire le regard et vient frapper de plein fouet une espèce de somnolence mortifère dans laquelle on apprend à faire baigner son corps et tout ce qu’il contient avec, âme comprise.
Du coup, j’aimerais plutôt te dire comment et pourquoi ma folie à moi s’exprime. Et ça tombe bien, c’est la question suivante ! Tu avais donc tout prévu ! (Évidemment, tu croyais quoi ??!!)
Comment s’exprime ta folie dans ta vie d’entrepreneure ?
Dans ma vie d’entrepreneur, ma folie s’exprime totalement dans ma façon de sculpter mon métier. Je suis devenu conseiller, coach à 25 ans au lieu de 40.
J’ai décidé de le faire beaucoup à distance pour être avec ma fille, si bien que certains de mes clients ne m’ont jamais vu en chair et en os, alors que nous échangé des souvenirs et des sensations parfois intimes et qu’ils ont parfois drastiquement modifié leur façon d’entreprendre et de communiquer.
La folie tient aussi dans ma pratique de conseil à la lisière du conseil et du coaching. Je fais beaucoup de travail de coach, mais je ne me résous pas à laisser mes clients trouver tous seuls toutes leurs réponses. Ça bouillonne en moi quand je vois poindre quelque chose qui ne vient pas, alors je le donne. J’ai besoin de partager mon acuité particulière avec eux.
Et puis finalement, ma folie prend toute sa place quand l’échange est lancé et que les blagues fusent. La majorité des témoignages clients que j’ai parlent de rire et d’humour.
Parce qu’en les déplaçant par le rire, non seulement je m’éclate, mais surtout, je leur permets de sortir de la somnolence mortifère dont je parlais plus haut, pour faire parler leur propre folie.
Et là…
Oh et j’allais oublier. Niveau folie, j’ai une terrible capacité à créer des ponts entre concepts qui ne se connaissent pas encore. Un jour, un ami que j’avais conseillé m’a dit « avec toi, c’est toujours possible ».
Ma folie m’amène aujourd’hui à faire des ponts entre les entreprises, leur besoins, leurs (dys)fonctionnements et les stratégies des plantes.
Mmmh et puis je chantonne ou je marmonne à fond en séance quand je cherche à attraper un concept qui me trotte dans la tête aussi. Je ne sais pas si ça compte ? (Tout compte)
Et ton blog, il est aussi fou que toi ?
Mon blog est-il fou ? Moins que moi, c’est certain. J’ai pour moi les nuances de ton et de gestes et l’élan que me donne l’échange avec un ou des interlocuteurs.
Mais il devient fou dans son propos.
Comme je te le disais, se mettre à proposer aux entreprises de fonctionner comme une orchidée, de se laisser inspirer par la méthode de reproduction d’un arum ou les encourager à créer un réseau aussi performant que celui qui unit champignons et arbres… ça doit passer pour de la folie auprès de pas mal de monde.
Mais avec mon côté « rien n’est impossible », je me rends compte que quand j’en parle, le jour se fait, les yeux s’éclairent et on finit penché sur les bas-côtés à regarder les abeilles qui butinent en murmurant « bien joué » aux fleurs.
Parlons-en de ce blog, il représente quoi pour toi ? Il t’apporte quoi ?
Mon blog a longtemps été le prolongement de ma pensée. Je vivais un truc, j’entrais dans une boulangerie et on ne me disait pas « bonjour » et bim ! Un article sur la nécessité du respect du client.
Un serveur qui t’amène un tournedos sauce au bleu quand tu voulais un tournedos autre chose et qui refuse de reconnaître son erreur et bim ! Un ebook !
C’est mon besoin d’un événement déclencheur, d’un « trigger » pour déclencher la pensée.
Puis il est devenu un lieu de test. J’ai tenté des tonnes de trucs avec ce blog. Au niveau technique en farfouillant le backoffice. Et puis au niveau des concepts. Par exemple, j’ai créé un « anti-blogging » où les abonnés à la newsletter la recevaient puis je leur donnais rendez-vous sur le blog où je ne faisais que prolonger le débat en posant UNE question.
C’était les commentaires qui faisaient l’article d’où le nom « d’anti-blogging ». Et la question était tournée de telle sorte que ceux qui n’avaient pas lu la newsletter ne comprenaient pas grand-chose. Exprès !
Depuis quand blogues-tu ? Pourquoi as-tu un jour décidé de te lancer dans cette folie ?
Je blogue depuis une dizaine d’années. Depuis la fin de mes études. J’ai commencé par un blog personnel d’écriture où je postais des nouvelles souvent marrantes et fantastiques (le style pas nécessairement la qualité) de mon cru. Parce que je désirais déjà être lu.
En faisant cela, j’ai eu un coup de cœur ! Un blog c’est un espace ou n’importe qui du philatéliste à l’expert en anatomie comparée peut exprimer toutes ses idées, ses opinions, son style, ses points de vue, sa philosophie en utilisant le texte, le son, la vidéo, le dessin ou la photo.
De plus, avec un peu de travail, de curiosité et de méthode, on peut en faire absolument ce qu’on veut dans la forme et les fonctionnalités !
Et dans la sphère professionnelle, cette liberté de ton et de media est rarissime ! Et la possibilité d’avoir des échanges avec d’autres autour de tout ça sans pression sociale est encore plus rare.
Et, justement, si tu avais une autre folie à réaliser, qu’elle serait-elle ?
Faire de la télé, je crois. J’y inviterais des scientifiques avec un vrai talent de vulgarisateurs, je leur poserais des questions – parce que je suis maladivement amoureux des questions – et je rebondirais dessus pour métaphoriser leurs enseignements à destination des professionnels de tous poils.
Moi : Combien de temps met la graine d’un futur arbre pour créer une symbiose avec un champignon ?
« Réponse du scientifique »
Moi : Vous voyez maintenant l’importance essentielle de la relation de confiance et du sens du partage qu’accorde le vivant depuis des millions d’années à la survie des espèces. Voilà quelques idées pour développer une relation symbiotique au plus vite avec vos partenaire et votre communauté…
« Éteins la télé »
Tu vois le genre ? (grave)
Aurais-tu d’autres blogs un peu fous à conseiller à mes lecteurs ?
À part le tien ? (flatteur, ah ah ah) Non, j’en lis trop et souvent des différents (je poste beaucoup de mes trouvailles sur Twitter), mais à tes lecteurs si gourmands de folies en tous genres, je confie un outil.
Un outil qui permet de découvrir des blogs/vidéos etc. du monde entier sans passer par les filtres affadissants de Google. Un outil qui permet soit d’explorer une thématique, soit de partir complètement au hasard sur la toile. Un outil qui m’a permis quelques découvertes assez étonnantes, précoces (genre Pinterest en bêta fermée avant que personne n’en parle en France) et fructueuses. J’ai nommé Stumbleupon.
Génial !
Quelle est ta folle actualité ?
J’ai décidé de me consacrer à fond au développement de mon Conseil Bio-inspiré également nommé Vegetal Native. Je cherche activement à donner de la visibilité à ce concept et des entreprises pour venir s’y frotter.
Pour que l’évidence qui consiste à s’inspirer des réussites de la Nature entre dans le monde professionnel hors laboratoires. Vous pouvez considérer en simplifiant très fort, que tout ce qui pousse sans que quelqu’un ne l’ait planté, est plus vieux que nous sur Terre… qu’il est toujours là et qu’il y a sûrement des raisons.
Ensuite, vous pourrez vous dire que la moindre pâquerette qui pousse sur le bord du chemin est une campagne de communication d’un raffinement plus grand que tout ce que vous pourriez concevoir. Et si vous vous prenez à en douter… venez me voir !
Merci !
PS : si toi aussi tu es une blogueuse folle et souhaites répondre à mes questions, contacte-moi !
Yves Bonis
23 février 2016Merci Morgane pour cette interview. Ce fut un véritable régal d’y répondre… J’adore tes questions quoi ! 😀
Morgane
24 février 2016Merci pour tes folles réponses 🙂
Céline Boura
29 février 2016Excellent, je vous reconnais bien là tous les 2 😉
Keep on shining !
Yves
3 mars 2016On est bien hein ? 😀 Merci Céline !!
Morgane
4 mars 2016On va keeper 😉
Laure
2 mars 2016Bonjour Morgane et Yves,
J’aime beaucoup ! Autant l’idée de l’interview que celle des comparaisons avec le monde végétal, je trouve ça génial !
Je vais vous écrire à tous les deux 😀
Yves
3 mars 2016Merci Laure, ça a été un plaisir de recevoir ton message. Le début d’un bel échange j’en suis sûr.
Morgane
4 mars 2016Merci Laure, je suis ravie de découvrir ton univers