10.10.10
Je décide que le salariat n’est plus pour moi.
1er février 2011 : je crée Mo’ pour mots pour pouvoir facturer mes 2 premiers clients, respectivement 10 € et 200 €. Je blogue depuis 4 mois déjà.
Je suis encore salariée pour quelque temps, bébé chef d’entreprise, enceinte et maman d’un « 3 ans » bien (mais alors bien) actif.
Je fonce, je teste, je gagne 6000 € sans vraiment comprendre comment. Et je m’en fiche déjà (de comprendre). Me voici maman d’une citrouille et prête à continuer l’aventure entrepreneuriale. Sans filets.
2012. Je me fixe comme objectif de CA 12 000 €.
Cette année-là, je gagne 12 000 €, presque pile.
Je travaille beaucoup, énormément. Soirs, week-ends, dès que ma fille me l’autorise, tout le temps me semble-t-il parfois. Je développe Mo’ pour mots en pouponnant (et vice-versa).
Je bosse chez moi, comme je peux. Ma rentabilité horaire est faible, mais je m’éclate. Je suis fatiguée, mais je sens que ma voie est là. Mes tarifs sont trop bas, certains clients fort peu idéaux, mais j’avance.
Je suis heureuse, même lorsque je fais des choses sans plaisir, car je sais pourquoi je les fais. Je sens aussi que je vais bientôt arrêter de les faire pour prendre mon envol. J’apprends, j’écris, je transpire.
2013 & 2014. 12 000 € par an, encore. Mais net. Mon objectif : travailler moins, travailler mieux, augmenter ma rentabilité, mes tarifs et mon kif personnel. Je sens mes ailes se déployer lentement, très lentement. Mais sûrement. Je dis non, timidement, puis avec de plus en plus d’assurance. Je dis « au revoir », la peur au ventre.
J’ai une méga trouille : celle d’être mal vue, de ne plus être aimée, de ne plus avoir de rentrées d’argent. Rien de tout cela n’arrive.
Je dis « oui » à la nouveauté. Ce sont mes clients qui me font évoluer en me demandant des trucs improbables, comme s’ils savaient avant moi là où je vais exceller. Envoyer mes devis et mes factures est à la fois pénible (je vais être démasquée !) & très satisfaisant (j’ai bien bossé).
Je travaille de moins en moins chez moi, les enfants grandissent, quittent mon giron et je retrouve ma liberté.
Je me libère aussi de vieilles habitudes incrustées par 15 années salariales : les horaires, les vacances à faire valider, le regard des autres. C’est moi, rien que moi, qui décide maintenant. De tout. Tout, tout, tout.
Je suis à fond sur Facebook où je rencontre tout plein de clients/copines/partenaires pros. Je blogue, j’écris des livres, j’adore ma life.
Mais, je suis frustrée. Il manque quelque chose.
Je travaille encore trop à mon goût.
2015. Tsunami émotionnel et personnel. Ça tangue sévère, je dors peu, ma tête est un champ de ruines, mon cœur aussi.
Mon âme est forte, elle sait que la tempête passera. Elle me permet de traverser cette année ô combien étrange. Cette année où je suis à la fois pleinement moi et carrément pas moi. Oui, c’est possible.
Je continue à travailler de moins en moins, irrésistiblement. J’ai du temps pour écrire et dieu sait que je noircis des kilomètres de pages. Je m’investis dans de nouveaux projets, j’ai mille idées et je surfe comme je peux sur les vagues de mes émotions. Mon business se porte mieux que moi. Je gagne 18 000 €. Net (again).
Mon instinct prend le pouvoir, pendant que mon mental est occupé à faire des plans sur la comète.
Je frôle le burn-out « organisationnel » et je décide d’envoyer valser tous mes a priori.
Je décide d’arrêter d’écrire pour les autres, car ça me gonfle.
Je décide d’arrêter d’être organisée, car ça m’angoisse et me fatigue.
J’arrête les listes, je donne tous mes bouquins, je jette, je fais le vide.
Je n’aime que l’imprévu, l’inattendu.
Ne pas savoir ce que je vais faire la semaine prochaine.
Je décide de me laisser porter, je kiffe et je récolte.
Encore une fois, ma clientèle évolue, mes tarifs aussi, ma façon de travailler également.
2016. Sweet, sweet, sweet 16. Calme & sérénité après la tempête. J’ai désormais une conscience aigüe de tous mes choix.
Je sais, je sens à l’avance, si j’ai raison ou pas d’y aller. Si j’y vais quand même, je sais que cela m’apportera quelque chose. J’apprends à toute vitesse, je me positionne dans ma propre vie, à tous les niveaux, qui sont d’ailleurs au même niveau : le mien.
Je sens les énergies, je capte les élans, les freins, les doutes, les envies.
Lorsque je souffre, je respire, j’assume, même si c’est dur (et c’est dur).
Lorsque je kiffe, je profite à fond. (Et ça, pour moi, c’est assez nouveau)(Il paraît que ça s’appelle la pleine conscience, ok, je prends).
2016. Année des choix assumés, les bons comme les mauvais. Je pressens tout mais j’ai besoin de le vivre pour en tirer quelque chose. Je suis à la fois sujet d’observation et observante.
J’abandonne, je renonce.
Au webmarketing à haute dose, aux outils pas pour moi, à vendre à chacun de mes pas, à l’hyper-présence sur les réseaux et même sur mon blog. Aux habitudes qui me gonflent, aux règles que je ne comprends pas, à me conformer à ce qu’on attend. Aux personnes qui me pompent l’énergie sans m’en donner. À tout ce qui ne me ressemble pas.
J’ai besoin de silence, de retrait, de temps. De beaucoup de temps. Je le prends.
Je libère de l’espace pour mon âme d’artiste-entrepreneure.
Je marche (beaucoup), je cours (un peu). Je lis, je regarde, je rêvasse. J’écoute et je parle aussi. J’écris toujours, sans forcer. Je vais au ciné, voir des expos. Seule (seule & heureuse de l’être).
Je commence beaucoup, en terminant peu. Seulement ce qui compte. Je me concentre.
Je vis ma vie, celle que j’aime vivre. Je m’autorise à changer d’avis. Plusieurs fois, s’il le faut.
Je crée et deviens sujet de création. Je vois mon futur idéal et je modifie mon présent en conséquence.
J’accompagne mes clients sur leur chemin et je n’ai même plus l’impression de travailler. Je donne des cours à des étudiants et je surkiffe de leur transmettre ma folie personnelle.
Il reste encore quelques semaines à cette année et j’ai déjà gagné bien plus que l’année dernière, en travaillant tellement moins (oui, oui, c’est possible !).
J’ai autant de temps que tout le monde, même si je suis une sorcière. Mais je choisis de le densifier pour qu’il m’appartienne pleinement.
J’ai toujours les mêmes contraintes, mais je ne les subis plus.
Je fais toujours des compromis, mais je choisis selon deux critères indispensables :
::: Est-ce que je kiffe ?
::: Est-ce que ça a de la valeur pour moi ?
Je m’offre du superflu essentiel.
Mon agenda est complet car chaque moment est rempli de moi.
Je choisis de passer à un mode de communication intimiste. De moi à toi, de toi à moi. Sur mon blog, à travers mes newsletters, via quelques partages sur Facebook. En face à face, en tout petits groupes. Et jamais trop longtemps. Mais toujours intensément.
C’est mon besoin du moment. Je ne regrette rien de ma communication et de mes choix passés, ils m’ont permis d’arriver jusqu’ici.
J’aime me laisser trouver par mes clients. J’aime ce goût si particulier, si inimitable, des « heureux hasards ».
Je ne sais pas de quoi 2017 sera fait et c’est tant mieux.
J’attends peu.
Je t’attends toi, tout simplement, qui saura me trouver donc.
Toi que je saurai toucher.
PS : encore un heureux hasard. Cet article de ma copine l’aventurière Laure, qui va trop bien avec le mien. Je trouve. –> Je n’ai jamais rencontré une règle qui m’ait rendue heureuse.
PPS : elles m’ont inspiré cet article –> Lyvia quand elle a partagé le billet de Kat Loterzo. Céline par nos échanges et son dernier article. Les badass & les sorcières pour leurs choix de vie et parce qu’elles sont là quoi qu’il arrive. MERCI.
Cindy
4 novembre 2016Merci pour cet article qui correspond tellement à ce que je vis. Je me remémore encore tes paroles sur le groupe de laure . » tOn client idéale c’est toi ». Depuis j’avance avec ça.
Morgane
9 novembre 2016Merci Cindy et tant mieux si je t’inspire 😉
virginie
4 novembre 2016Genial ! Je surfiffe et je dis oui pour moi aussi c’est comme ça que ça marche… et qu’est-ce que ça fait du bien de se l’autoriser ! A bientôt en bauges ou à Lyon 😉
Morgane
9 novembre 2016S’autoriser, c’est le secret (si secret il y a 😀 ). Merci Virginie !
Camille
4 novembre 2016Pffiou, tombée totalement par hasard sur ce billet, il est tombé à pic sur un vendredi nuageux, et je ne parlais pas du ciel local.
Merci, ça fait beaucoup de bien d’espérer.
Nicolas Lanchou
4 novembre 2016Super post merci Morgane de trouver les mots justes pour me toucher si juste à chacun de tes posts !
PS bien le clip de the avener qui illustre le tout je kiffe 😉
Morgane
9 novembre 2016My pleasure Nico 🙂
Delphine
5 novembre 2016Félicitations pour tout ce chemin, pour vous être autorisé à changer de trajectoire, à vous écouter, à fonctionner avec votre coeur plutôt qu’avec vos peurs.
Il est parsemé de prise de conscience le chemin des femmes entrepreneuses, mais quelle richesse 🙂
Belle continuation à vous, au plaisir de vous lire !
Morgane
9 novembre 2016J’adore le hasard 😉 Merci Camille
Morgane
9 novembre 2016Merci Delphine, le plaisir est pour moi !
sab
10 novembre 2016Bonjour, j’ai dévoré ton article et grosso modo je me suis vu et j’ai bien souri, quel parcours déjà et ce n’est pas fini. Comme je dis souvent on a tous la même vie finalement … Merci pour ce partage et cet article confirme que mes choix sont les bons pour aller « à l’essentiel » tout comme toi. Bonne continuation et à très bientôt.
véronique Ducasse
10 novembre 2016Bravo pour ce parcours et tes choix, que cette belle vie continue ! Gros bisous
Morgane
16 novembre 2016Merci Véro, tu n’y est pas pour rien ! Biz
Sybille
10 novembre 2016Très inspirante, comme toujours. Merci d’écrire au plus près de votre vie intérieure .
Morgane
16 novembre 2016Merci Sybille, tant mieux si j’inspire du positif, c’est toujours ça de pris 😉
Abdelhamid
10 novembre 2016Exceptionnel cet article. C’est sincère et ta plume est l’extension de ton âme. Depuis que je te connais, j’ai remarqué que : tu ne joues pas de rôle, tu avances à l’envie et ce que tu offres est inestimabe. C’est une liberté sans cesse renouvellée qui montre une voie que je suis en traind ’emprunter. Cet article tombe à pic avec ce que ma vie du moment. Merci d’être toi et d’être là Mo 🙂
Joanne Tatham
10 novembre 2016Amour sur toi <3
Alexandra
15 novembre 2016Magnifique Mo’, tu es un vrai modèle pour tellement d’entre nous ! Te lire est toujours un plaisir, parce que tu es vraie…Je t’embrasse.
Morgane
16 novembre 2016AH ! Merci Alex, nous traçons notre route, hein 😉
Morgane
16 novembre 2016Merci Sab et bienvenue. L’essentiel, les sens ciel 🙂
Morgane
16 novembre 2016Merci à toi, fidèle parmi les fidèles !
Morgane
16 novembre 2016Et sur toi, amour 🙂
Marine
17 novembre 2016Salut Morgane,
wow, bravo pour ton parcours, c’est inspirant 🙂
en fait, si je comprends bien (tu me corriges surtout si c’est pas le cas), plus tu t’autorises à être toi, à faire ce que tu aimes le plus, ce qui te rends le plus heureuses, et moins tu travailles, plus tu gagnes, comme une sorte de cercle vertueux ?
je te souhaite de poursuivre sur ta lancée 😉
Morgane
18 novembre 2016Merci et oui, tu as bien compris 😉
Clémentine
23 décembre 2016Bonjour Morgane, merci pour ton article.
Je suis dans la phase « tsunami émotionnel », ça me fait du bien de voir qu’il y a un « après ». Je ne le vis pas comme entrepreneure mais en tant qu’intrapreneure dans une PME, on y retrouve les mêmes problématiques (apprendre à dire non, valoriser son travail, tentation de travailler toujours plus, etc.). Je vais suivre tes conseils pour 2017. Je pense que plusieurs personnes peuvent se retrouver dans toutes ces étapes, connais-tu des groupes à Lyon pour se rencontrer et échanger (et passer un bon moment 😉 )?
Morgane
27 décembre 2016Vendu 😉 Je réfléchis au format et reviens vers toi !
Morgane
23 décembre 2016Oui, intrapreneure, c’est très proche ! Des groupes à Lyon ? Oui, ceux de mes ateliers ah ah !! D’ailleurs, oui, je pourrais en monter un : survivre aux montagnes russes émotionnelles !!!!!
Clémentine
27 décembre 2016Ça serait une super thématique 😉
Aurélie
6 janvier 2017Merci pour ce témoignage. cela me touche profondément. je suis (encore) salariée… j’ai envie de profiter de la fin de mon CDD pour me lancer dans tt autre-chose. j’ai 2 enfants avec lesquels j’ai envie de passer du temps et je peine à me représenter ma future activité / organisation. j’ai juste envie de faire qch en quoi je crois, qui ait du sens et qui me permette de m’épanouir tant ds mon activité que dans ma vie en générale. tant d’énergie et tant d’évolution au fil du temps m’encourage à me lancer même si tout n’est pas « bordé », à faire confiance à la vie, aux rencontres et à démarrer quoi qu’il en soit.