Moi, tu vois, je pige quedalle aux vêtements. Aux couleurs. Aux formes. Je veux juste que ça soit confortable.
À tel point que quand je quitte quelqu’un·e, je ne sais jamais comment iel était habillé·e. Moi-même, je ne sait pas vraiment ce que je porte ^^
Je n’ai pas la notion de la profondeur, des volumes et des distances, je me cogne aux murs tout le temps. C’est une des raisons pour lesquelles je ne conduis pas d’ailleurs.
Quand je regarde les gens, je ne « vois » rien. Je les ressens, beaucoup, mais visuellement, c’est encéphalogramme plat. Le monde des micro-expressions m’est totalement inconnu.
J’entends, je sens, je lis les émotions, les hésitations, les sentiments, les non-dits… Je ne vois pas grand-chose.
J’ai toujours cru que c’était pareil pour tout le monde, alors je ne m’en suis jamais inquiétée.
Et j’ai joyeusement développé tous mes autres sens, mon intuition surtout, mes capacités à lire entre les lignes, derrière les mots, sous les lettres.
Pendant plusieurs années, j’ai accompagné mes client·es en les voyant. J’en sortais à chaque fois fatiguée, comme si toute mon énergie avait été volée. Ce, quel qu’aient été le déroulement de la séance et l’état émotionnel de la personne.
Je finissais par faire mes séances le nez dans mon carnet pour ne pas regarder.
J’étais frustrée et j’avais le sentiment diffus de ne pas être à mon meilleur, ni pour moi, ni pour l’autre.
Même constat en face à face.
Dans le même temps, à travers mon blog et mes livres, je me rendais compte que j’étais capable d’écrire des choses que JAMAIS je n’aurais pu « dire ».
Et puis, inspirée par Anouk, j’ai timidement tenté ma chance dans l’accompagnement par écrit.
J’ai créé Correspondances.
C’était il y a 3 ans et le succès ne s’est jamais démenti.
J’en ai lu des mots !
J’adore chaque correspondance. Oh oui. Même celles qui font pleurer, celles qui font un peu souffrir. Car toutes sont synonymes de révélations personnelles, de chemin qui s’éclaire, de décisions importantes.
Toutes, sans exception, sont aussi singulières que nous, mon/ma client·e et moi.
J’ai mes potions magiques personnelles, mes questions qui enthousiasment, celles qui défient le raisonnable, qui explorent des continents inconnus, qui vont au-delà, bien bien au-delà des apparences.
Et surtout, je sais maintenant que la puissance de mon accompagnement, c’est cette zone de libération que crée l’échanges des mots écrits. Ceux qui ne seraient jamais dits si l’on était face à face.
Ceux que, peut-être je n’oserais prononcer de peur de heurter. Ceux qui ne me seraient jamais envoyés par peur de mon regard.
Sans se voir, finalement, tout est possible, tout peut être dit, car je peux tout lire.
Peut-être me diras-tu que dans la rencontre « visuelle » il y a d’autres échanges, les expressions, les émotions, les gestes, les ressentis, le son de la voix, le fameux langage corporel que je ne comprend pas toujours très bien.
Je te répondrai que tu as raison, et que ce qui est fou c’est que toutes ces formes d’expression, eh bien je suis capable de lire dans les mots, alors que je les rate souvent dans les corps.
Et puis… il y a surtout elles, eux, qui trouvent dans nos correspondances un espace-temps d’expression qui leur convient tout particulièrement.
L’espace pour écrire ce qui se cache dans leur âme, ce qui ne voulait pas sortir, ce qui ne se partage que dans l’intimité et l’amour les plus profonds.
L’espace d’écrire quelques mots qui suffiront ou des phrases en n’en plus finir, comme une source qui trouve enfin le chemin de la sortie.
Le temps de laisser les mots, les leurs comme les miens, s’imprimer, s’encrer, de laisser les mains faire leur boulot sans avoir à trouver les réponses « là maintenant tout de suite car la séance se termine bientôt ». Le temps nécessaire pour répondre, parfois immédiatement, parfois plusieurs jours ou semaines plus tard.
Elles, eux, qui ne sont pas forcément les plus à l’aise avec les relations sociales classiques.
Qui aiment leur solitude, leur calme, leur stylo et leurs carnets.
Qui font confiance à leur intuition et comptent sur la mienne pour les guider.
Qui ont mille trésors enfouis, un goût certain pour les mots et un côté atypique un peu, beaucoup marqué 🙂
Qui m’offrent leur singularité comme je leur offre la mienne.
Soyez ici remercié·es de votre confiance.
Love, Morgane
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